BOGATYR
Fiction / 14’ / 2023
Violette, une jeune adulte non voyante et sa mère sont des immigrées ukrainiennes vivant en France depuis longtemps. Suite à l’enroulement des hommes ukrainiens dans l’armée, la mère décide d’accueillir chez elle, un ancien ami qui s’est jadis occupé de sa fille. De nouvelles révélations et sensations vont surgir dans un contexte de vie amoureuse, adolescente, géopolitique, tendu.
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Festival Fenêtres sur courts, France, 2023
Settimo Short Film Festival, Itali, France
Festival des jeunes créateurs, France, 2023
Madrid Indie Film Festival, Espagne, 2023
Goverla Cinema Lovers, Ukraine, 2023
Le Tour du court, France, 2023
Dispatches of War, Ukraine
Cork Film Week, Irlande, 2023
Ukrainian Dream Film Festival, Ukraine, 2023
Diaorama International Film Festival, Inde, 2023
Ciné-Pause, France, 2024
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Comme depuis presque un an, une guerre se produit sur le sol de mon pays natal, l’Ukraine, je me sens naturellement obligé, inspiré, à traiter ce sujet. Mais étant moi même un immigré en France depuis 10 ans, je ne suis pas légitime à m’attaquer directement à ce sujet. Ce film traitera donc de l’impact du conflit en France, à travers la vie de deux anciennes immigrées ukrainiennes. Il y aura bien-sûr la problématique de l’intégration des étrangers en France, et de la guerre en Ukraine, mais c’est pour moi surtout un drame familial où les adultes traînent un lourd passé derrière eux et font des sacrifices, au profit de l’épanouissement de la jeunesse. Qui sera toujours plus ambitieuse et surtout plus optimiste dans ce film, avec une volonté d’aider la nature, même si ça pourrait être une cause perdue. C’est le personnage de Violette qui représente cette jeunesse dans mon projet. C’est une jeune adulte d’origine ukrainienne rayonnante et talentueuse malgré qui est non-voyante.
Cette caractéristique de mon personnage me semble intéressante, car sans la vue, c’est les autres sens qui priment. Et dans une logique de transmettre un maximum d’émotion au spectateur, la sensibilité du touché, ou surtout de l’ouïe, nous immergera mieux dans le monde du film. Aussi le personnage de Violette, qui dans le film n’a pas de père connu, va avoir dès le début du récit une relation filiale avec le personnage de Constantine, via, entre autres, des sensations au toucher qui lui seront familières. Elle ne sait pas d’où ça vient, mais elle se rappelle qu’elle aime poser sa tête sur son épaule. Sûrement que sans le développement de ces sens causés par son handicape, elle n’aurait jamais identifié Constantine comme un proche. Ce dernier, portant un lourd passé liant Violette et sa mère, est le pivot de l’histoire. Car c’est lui qui va faire ressurgir des secrets familiaux.
Et la mère, une femme dévouée pour son enfant, devient durant ces instants de film, dans la vie de Violette, un simple personnage de transition, pour que sa fille puisse atteindre le personnage du parent manquant, celui de Constantine. C’est cette relation, « fille-père » qui sera traitée principalement durant le film, avec une volonté de rattraper le temps perdu, en sachant que tout ceci sont des moments très éphémères. Car chaque personnage se retrouve confronté à un combat intérieur, qui menace l’intégrité de cette « famille » composée durant le film. Violette à grandi entre deux cultures, et sera toujours partagée, et mise dans une position neutre. Sa mère voulant commencer une nouvelle vie, mais ne peux pas nier le lien entre Constantine et sa fille, et accepte donc de revoir sa vieille connaissance, qui est ici présenté au dilemme le plus concret, rester en Ukraine et devoir servir à l’armée, ou fuir en France en commençant une nouvelle vie, en abandonnant la deuxième partie de sa vie ( amis, travail ), au profit de sa première vie, celle avec Violette et sa mère, abandonnée il y a longtemps.
Plus qu’une libération personnelle, ce film nous plonge dans l’esprit de personnages divisés, voire perdus, qui finissent par se rencontrer et se quitter, par les événements personnels, qui deviennent plus poignants que les crises autour d’eux.